La catastrophe n’est-elle rien d’autre qu’une destruction inattendue et imprévisible ? En suivant les traces de la genèse au XVIIIe siècle de la catégorie de catastrophe, le présent volume en interroge les présupposés, montrant comment la philosophie des Lumières fait de la catastrophe un observatoire privilégié pour saisir la complexité temporelle des événements. La catastrophe devient ainsi une nouvelle perspective pour le regard philosophique, capable de prendre en considération l’entrelacement des événements humains et naturels, en cherchant à différer et à limiter la destruction, tout en redéfinissant les relations entre l’attendu et l’inattendu : au XVIIIe siècle, la catastrophe est une catastrophe retenue.
Les études rassemblées dans ce volume visent à mettre en lumière les enjeux de la réflexion du XVIIIe siècle sur la catastrophe retenue, en croisant histoire philosophique et histoire matérielle, débats ponctuels et tensions de longue durée : de Vico au tremblement de terre de Lisbonne en 1755, de Montesquieu à Mercier, Volney, Boulanger et Bernardin de Saint-Pierre, la catastrophe ne cesse d’interroger les rapports des êtres humains au temps et à la mesure variable de l’attendu et de l’inattendu.
Matteo Marcheschi est docteur en Philosophie et en Littérature française. Actuellement, il est chercheur postdoctoral à l’Istituto per il Lessico Intellettuale e la Storia delle Idee (ILIESI) du CNR. Il est l’auteur de deux monographies : Storie naturali delle rovine. Forme e oggetti del tempo nella Francia dei Philosophes (1755-1812) (Rome, 2023) et Il gusto della materia. Sensibilità, finzione e conoscenza nella filosofia di Denis Diderot (Pise, 2024). Ses recherches portent actuellement sur les modèles de temporalité dans la philosophie moderne.
Tommaso Parducci a obtenu un doctorat à l’Université de Pise et Florence avec une thèse consacrée au rapport entre médecine et histoire chez Vico. Ses recherches, en plus de se concentrer sur le philosophe napolitain, portent sur l’imagination, l’histoire et les questions méthodologiques à l’époque moderne.